Le pardon est un concept délicat, car il peut nous enfermer dans une notion de culpabilité ou un désir de vengeance. En effet, qu’on se le dise, une partie de nous n’aime pas reconnaitre qu’elle est en faute où n’a pas spécialement envie de renoncer à la critique, au jugement ou à la vengeance.
Alors, comment et pourquoi pardonner ?
Le vrai pardon est au-dessus de la notion de bien ou de mal, de culpabilité et de vengeance. Pardonner c’est s’offrir le cadeau d’être en paix en toutes circonstances.
Olivier Clerc aime présenter le pardon en commençant par exprimer ce qu’il n’est pas. Je vais lui emprunter cette manière de faire, car je trouve que cela permet d’appréhender ce concept avec plus de facilité.
Ce que pardonner n’est pas
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- Pardonner ne signifie pas cautionner. Tu as le droit d’être en désaccord sur la manière dont quelque chose s’est passé tout en souhaitant faire le chemin vers l’apaisement à l’intérieur de toi.
- Pardonner ne veut pas dire se réconcilier. Tu peux décider de ne plus voir une personne, car tu considères que c’est mieux pour toi tout en t’offrant le cadeau du pardon.
- Cela ne veut pas non plus dire oublier. Se sentir en paix, n’empêche pas de conserver le souvenir de ce qu’il s’est passé, mais la charge émotionnelle est neutre.
- Et finalement, pardonner n’est pas orienté vers l’autre. Il s’agit d’un don que tu t’offres. Peu importe les circonstances extérieures et peu importe les protagonistes, pardonner signifie que tu as décidé d’assainir le terrain conflictuel en toi afin d’y semer des graines de paix intérieure. Et tu ne dépends de personne pour désirer cela et œuvrer pour ça ! Bien sûr que cela impactera positivement tes relations mais cela est simplement le prolongement de cet acte d’amour envers toi-même.
Pour comprendre comment et pourquoi pardonner, revenons un instant sur la notion de l’égo.
Les 2 freins au pardon : l’orgueil et la mésestime
Pour un certain nombre de courants spirituels, l’égo est la représentation fausse qu’un individu se fait de lui-même, constituée de souvenirs et d’expériences. On peut résumer l’égo en disant que c’est la partie de nous qui se sent ou mieux ou moins bien que l’autre. C’est celle qui se compare, qui juge et qui se juge.
Comme toute chose inutile disparait, si l’égo existe c’est qu’il est utile. En effet, c’est aussi la partie de nous qui nous protège, notre garde-fou en quelque sorte. Il nous permet également de nous sentir fiers de nous ou de nous estimer. L’égo est donc à notre service pour autant que nous ne nous laissions pas contrôler par lui.
Dans sa part d’ombre, l’égo souhaite mettre la main sur nos pensées et être parfait. Sa faiblesse est l’orgueil. Selon le philosophe Théophraste, « l’orgueil est le mépris de tout, sauf de soi-même ». Mais son opposé, la mésestime de soi est également une conséquence d’un déséquilibre de l’égo.
L’orgueil et la mésestime sont des freins au pardon.
Les 3 formes d’orgueil :
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La condescendance intellectuelle
C’est une personne qui, comme elle se sent au-dessus des autres, ne voit pas pourquoi pardonner. Dans sa manière de penser, l’autre est 100 % fautif et c’est lui qui doit venir s’excuser. Son orgueil la condamne elle-même à être malheureuse.
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La condescendance spirituelle
Cette personne se sent supérieure dans son avancée spirituelle. Et parce que, selon elle, l’autre ne l’est pas autant, elle veut bien avoir « la bonté » de pardonner. Ce pardon-là n’a aucune saveur thérapeutique.
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La fausse modestie
« L’homme humble ne se croit pas inférieur aux autres : il a cessé de se croire supérieur. Il n’ignore pas ce qu’il vaut, ou peut valoir : il refuse de s’en contenter », André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique.
L’humilité vient d’humus (terre), c’est l’acceptation de l’existence dans son ensemble.
La modestie c’est montrer de la retenue dans l’appréciation de soi et de ses qualités. Elle est davantage de l’ordre de la convention sociale, alors que l’humilité est plus profonde, plus intérieure.
La fausse modestie est celle qui souhaite s’attirer davantage de reconnaissance en se faisant passer pour humble. On peut la voir comme une stratégie, non comme une intention juste.
Le pardon formulé par fausse modestie n’a également, aucune saveur thérapeutique.
La mésestime de soi : pourquoi pardonner vous permettra de mieux vous aimer
Une personne qui se mésestime se juge, se trouve moins bien que les autres. Elle considère qu’elle n’aurait pas dû agir comme ceci ou qu’elle aurait dû faire comme cela et a plus de mal à se pardonner elle-même.
Tu peux développer différents freins selon les domaines de vie. Par exemple, tu peux te sentir supérieur quand il s’agit du domaine professionnel et à l’inverse ressentir une mésestime de toi dans le domaine famille.
En étant honnête avec toi-même et en fonction de là où tu sens une friction vis-à-vis de quelqu’un ou vis-à-vis de toi, je t’invite à reconnaitre le profil dans lequel ton égo pourrait te faire rentrer. J’insiste sur le fait que ce profil ne te définit pas, mais est l’expression exagérée de la partie de toi qui tend à te protéger.
Ensuite, je t’invite à considérer ceci : tant que tu crois que le pardon est un cadeau que tu fais à l’autre, ton orgueil peut résister. Ce faisant, toi tu restes avec ta rage, ta colère ou ta tristesse ! le pardon est d’abord un cadeau que tu te fais.
En conclusion, pourquoi pardonner ? Pour se sentir en paix avec soi-même, pour s’aimer plus et se sentir plus heureux.
En plus, à un autre niveau, pardonner t’aide à atteindre tes objectifs plus rapidement, car l’énergie piégée par le ressentiment va pouvoir être libérée et orientée sur la construction de ton futur, non plus sur ton passé. Les parts sombres et douloureuses qui existaient en toi se transformeront alors pour devenir des par’don et ta vie sera plus agréable.
Si, à ce stade, tu as compris pourquoi pardonner est un acte d’amour envers toi-même et pourquoi pardonner te permet de libérer de l’énergie créatrice, il est temps à présent que je te propose quelques pistes sur le comment pardonner.
Pourquoi pardonner est important, mais surtout comment pardonner ?
Aujourd’hui, le pardon a le vent en poupe et nombreux sont ceux qui s’attardent à la découverte de méthodes qui permettent la guérison du cœur afin d’aller vers cette paix intérieure.
Parmi ces méthodes, je t’en partage 3 que j’affectionne particulièrement :
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Le pardon radical de Colin Tipping.
Auteur de plusieurs livres, Colin Tipping est un des leaders de l’enseignement du pardon dans le monde anglo-saxon dont l’œuvre a notamment été saluée par Gregg Braden ou Donald Walsch.
J’affectionne énormément son approche à la fois pragmatique et spirituelle dont j’aime m’inspirer autant pour moi, que dans les accompagnements que je propose. Clique ici pour télécharger gratuitement les feuilles de travail du radical living. Le contenu est vraiment riche et aidant.
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La méthode Ho’oponopono
Largement plébiscitée par le Dr Loc Bodin, Ho’oponopono est un rituel ancestral hawaïen de réconciliation dont le pardon en demeure l’axe central.
D’autre part, Ho’oponopono nourrit en nous la conscience que l’humanité est reliée par un lien d’amour universel auquel il faut tendre pour accéder à une nouvelle manière d’être, fondée sur la paix intérieure.
Les principes de base de l’ho’oponopono sont les suivants :
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- Mon environnement physique est une création de mes pensées.
- Si mes pensées sont erronées, elles créent une réalité physique fausse
- Si mes pensées sont parfaites, elles créent une réalité physique remplie d’amour
- Je suis responsable à 100 % de mon univers physique
- Tout est à l’intérieur, tout existe en pensées et rien n’existe à l’extérieur
Les 3 parties de notre identité
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- Le subconscient (enfant intérieur) siège de nos émotions et des mémoires
- Le conscient (mental). C’est cette partie qui détient le libre arbitre et qui fait les choix, qui décide de garder la mémoire ou de la nettoyer.
- Le moi supérieur (où l’âme) qui est en connexion directe avec la divinité intérieure et à qui nous confions ces mémoires afin qu’elles soient transmutées en lumière
Ho’oponopono consiste à se connecter à son enfant intérieur (subconscient) afin de lui demander de lâcher les mémoires en relation avec le problème présent et de les confier au moi supérieur pour qu’elles soient nettoyées.
L’essentiel de la méthode Ho’oponopono tient dans une simple formule : « Désolé ! Pardon ! Merci ! Je t’aime ! »
« Désolé » : Tu reconnais la situation qui t’arrive. Tu l’observes et l’accueilles.
« Pardon » : Le pardon permet de défaire le blocage qui pourrait survenir si tu ne le fais pas (l’énergie bloquée par les ressentiments) et te permet de reprendre ta part de responsabilité sur ta vie.
« Merci » : Cela permet de donner un sens à la situation en trouvant ce qu’elle t’a appris.
« Je t’aime » : Cela permet d’apporter la paix. C’est un acte d’amour envers soi et la vie
Ce processus demande de faire confiance en la vie et t’invite à reprendre pleinement la responsabilité de la tienne.
Nés en 2012, les cercles de pardon ont pour objectif de permettre de vivre un très beau rituel de guérison du cœur, aussi simple que puissant.
Les cercles de pardon ont été créés par Olivier Clerc, auteur et traducteur de nombreux livres en développement personnel. En 1999, il a fait la connaissance de Don Miguel Ruiz qui lui permit de vivre l’expérience du pardon qui a changé sa vie.
Je terminerai sur 2 choses importantes :
Penser que le temps fera son œuvre et attendre que cela passe est un leurre à éviter. En effet, même si la charge émotionnelle semble diminuer au fur et à mesure que le temps passe, la blessure n’en est pas moins vivante. Elle est simplement tapie au fond de soi et attendra la moindre occasion pour ressurgir. Le temps est l’ami de celui qui prend soin de ses blessures, pas de celui qui les nie.
Pour pardonner, il faut te sentir prêt et désirer le faire. Parfois, cela peut prendre un peu de temps… et c’est OK. Peut-être que d’autres étapes de ta guérison demandent à être vécues en premier. Laisse-toi guider par ton cœur, car lui seul connait le chemin qui est bon pour toi.
Enfin, les histoires et les métaphores aidant à mettre de la clarté sur des concepts parfois trop abstraits, je t’invite à lire la merveilleuse histoire de la petite âme et le soleil si tu souhaites te faire une image plus claire du pardon.
Merci Virginie et Caroline pour ce très bel article. Il est en effet thérapeutique de savoir pardonner aux autres mais surtout à soi. Merci pour ces méthodes. 😊
Merci pour cet article sur le pardon
C’est vrai qu’il y a une nuance entre ce qu’on entend par pardonner excuser l’autre et le pardon comme tu le présente qui est là pour se réparer soi même.
Avec plaisir Yseult. Et cette petite nuance peut faire une telle différence sur notre chemin de vie 🙂
Avec plaisir Gaelle. Merci pour ton retour 🙂
Bonjour Caroline, j’ai bien apprécié cet article, et il tombe, pour moi, à point nommé. J’aime tout particulièrement l’idée qu’en pouvant pardonner, on se fait du bien, on libère de l’énergie. Et surtout, on redevient responsable de ce que l’on a pu faire comme choix face à la blessure, parfois même sans s’en rendre compte. Un grand merci pour ce beau message.
Coucou Dominique, heureuse que cet article te plaise, c’est un article écrit par Virginie de chercheusedebonheur.com 😁 Je suis d’accord avec toi : on se rend compte qu’en pardonnant, c’est surtout à nous que nous rendons service 😊
Merci de ce retour Dominique. Je suis heureuse pour toi que cet article tombe à point nommé 😊
Cet article a énormément résonné dans mon fore intérieur … le pardon est pour moi une clé incontournable de notre élévation spirituelle et je le pratique quotidiennement pour m’ancrer vers n avenir d’action dénué d’émotions incapacitantes … simple à dire mais pas si facile à faire. Merci beaucoup pour ce partage épanouissant et au plaisir de lire les prochains articles.
ravie que cela résonne chez toi… Cet article a été écrit par la talentueuse Virginie, tu as pensé à t’abonner à son site chercheusedebonheur.com ?
Quel éloge ! Merci Caro🥰
Bonjour Eric. Je suis ravie que cet article t’ait plu. Cela m’intéresserait de savoir comment tu pratiques le pardon au quotidien?