Exprimer ce que vous pensez ou donner son avis est souvent compliqué pour beaucoup d’entre nous. Oser dire les choses que vous avez sur le cœur, les exprimer avec toute la bienveillance dont vous pouvez faire preuve est pourtant bénéfique. C’est tout l’art de la communication. Il est malheureusement difficile dans notre société d’exprimer ses idées. Notre éducation ne nous y prépare pas forcément, alors, s’affirmer tout en respectant l’autre passe par une bonne connaissance de soi. Vous allez voir dans cet article pourquoi il est si difficile quelquefois de s’exprimer et comment faire pour avoir un dialogue authentique et des relations sereines.
Pourquoi oser dire les choses est si difficile ?
Depuis combien de temps n’avez-vous pas osé dire le fond de votre pensée aux gens qui vous entourent ? L’avez-vous même déjà dit un jour ?
La difficulté de s’exprimer vient souvent d’une incapacité d’affirmation de soi. Vous avez peur de dévoiler vos émotions et de ne pas pouvoir les assumer. Et pour en rajouter, vous vous reprochez de ne pas avoir sorti de votre tête ce que vous aviez à dire. Vous avez le sentiment profond d’avoir manqué de courage.
Mais pourquoi auriez-vous besoin d’avoir du courage pour vous exprimer ?
► Petite, on ne nous a pas appris à manifester ce qu’on pense. Continuellement, on nous a reproché de ne pas assez écouter, d’être trop bavardes, de parler pour ne rien dire. À force de laisser parler les adultes, quant à notre tour, nous devenons des grands, pour beaucoup d’entre nous, nous ne savons plus comment oser dire les choses.
À travers cette difficulté à s’exprimer verbalement, c’est toute l’expression de vos émotions que vous refoulez. Mais vous a-t-on appris à reconnaître et à gérer toutes ces émotions qui vous assaillent parfois, voire souvent ?
Pour extérioriser vos émotions, il faut déjà en prendre conscience, et savoir les nommer.
Vous pouvez ressentir :
-
- de la frustration de ne pas savoir comment exprimer le fond de votre pensée, alors vous vous retenez de parler ;
- de la peur de blesser l’autre, de lui faire mal, de ses réactions ;
- de la peur d’être jugée ;
- de la peur que tout ce que vous avez à dire sorte en vrac, cela fait tellement longtemps que vous vous retenez de dire ;
- de l’agacement de chercher le bon moment pour parler en ayant ce sentiment que ce n’est jamais le bon.
Il arrive aussi que vous anticipiez les différentes réponses que vous pourriez recevoir. Une anticipation qui est très souvent bien loin des réponses que vous aurez. Mais cela aura une fois de plus pour résultat de vous empêcher de parler.
Nous avons toutes entendu un jour cette expression : « Qui ne dit rien consent ! »
Alors attention au signal que vous envoyez quand vous ne vous exprimez pas !
Comment avoir le courage de s’exprimer ?
Arrêtez de ressasser constamment. Il est temps que vous appreniez à vous servir de votre langage verbal pour communiquer réellement. Il est temps que vous vous autorisiez à vous affirmer.
Comprenez bien que ne pas oser dire les choses telles que vous les pensez ou ressentez peut amener au conflit ou à l’incompréhension. Et la situation sera pire que de prendre son courage à deux mains pour s’exprimer.
Alors, comment faire pour trouver ce courage ?
► Commencez par accepter vos émotions et ne plus les refouler, et surtout donnez-leur l’importance et la place qu’elles méritent ;
► Ensuite, mettez de côté les fausses excuses, celles qui vous font être malhonnête avec les autres en ne disant pas concrètement ce que vous pensez ;
► Cessez aussi de croire que les autres peuvent deviner ce que vous avez en tête.
Communiquer, c’est partager ! C’est s’ouvrir à l’autre.
L’objectif n’est pas de déverser votre venin, de s’affronter ou de crier ce que vous voulez dire. Non, oser dire les choses, c’est échanger verbalement sur des sujets qui peuvent être parfois difficiles. Et c’est notamment accepter d’entendre la réponse de l’autre, c’est ouvrir son esprit à une opinion différente, mais qui peut être tout aussi bonne que la vôtre.
Vous n’avez pas besoin de justifier les émotions que vous avez verbalisées avec franchise. Ne mélangez pas opinion et sentiment. Vous devez apprendre à être à l’aise avec vos ressentis, les comprendre et les respecter. Être en harmonie avec vos sentiments va vous permettre de vous exprimer dans la bienveillance.
Encouragez vos enfants dans l’expression de leurs pensées et opinions dès leur plus jeune âge. Apprenez-leur à ne pas avoir peur de leurs ressentis, et surtout à les verbaliser. Ils deviendront des adultes respectueux, n’ayant pas peur de s’exprimer.
Comment communiquer avec bienveillance ?
La bienveillance, voilà bien un sentiment important, on peut même dire un art de vivre.
Communiquer avec bienveillance, c’est enrichir votre instant présent de sérénité et de confiance. C’est transmettre vos valeurs à travers cette communication et construire des relations de qualité. La mise en place de ces relations nécessite de pratiquer déjà la bienveillance sur vous-mêmes, apprenez à mieux vous connaître, à mieux vous aimer afin d’avoir une communication plus respectueuse.
La communication bienveillante repose sur un processus appelé CNV (Communication Non Violente), créé par Marshall ROSENBERG en 1960. Son objectif repose sur la construction de relations empathiques et honnêtes dans le but de respecter les besoins fondamentaux de chacun.
Elle se veut :
- basée sur des échanges d’expérience et de vécu ;
- attentive et ouverte ;
- accessible et vivante ;
- un meilleur accueil des sentiments de chacun ;
- une prise en compte de ses propres responsabilités dans nos relations.
Elle est basée sur l’affirmation de soi. Personne ne cherche à avoir raison. C’est défendre son point de vue et oser dire les choses en faisant preuve d’honnêteté envers l’autre, mais aussi envers soi-même. C’est ce qu’on appelle être assertif, c’est-à-dire s’affirmer tout en étant respectueux envers les autres.
N’avez-vous jamais reçu un cadeau sans oser dire qu’il ne vous plaisait pas ?
Moi, oui.
Pour la petite histoire, une année, pour mon anniversaire, ma maman m’offre un Magnolia à planter. Elle pensait bien faire, car je lui avais dit un jour que j’adorais cet arbre. Sauf qu’elle n’avait pas fait attention à la taille qu’allait avoir son cadeau des années plus tard (8 mètres). En effet, il aurait fait la taille de mon jardin 😂.
De plus, pour moi planter un arbre a une signification d’enracinement, et à ce moment précis de ma vie, je voulais justement quitter la région où j’étais. Donc tout le contraire de cette signification.
Je ne voulais pas faire de peine à ma mère et je ne voulais pas non plus mettre cet arbre en terre. J’ai alors pris de la décision de lui faire part de mes sentiments et de mes besoins et à ma grande surprise, sa réponse a été remplie de douceur et de bienveillance.
Quels sont les avantages de l’assertivité ?
Commençons par définir ce qu’est l’assertivité. Être assertif, ce n’est pas accepter tout ce que les autres nous disent sans rien dire. Ce n’est pas non plus imposer notre avis en pensant que ceux qui ne sont pas d’accord ont tort.
Non, l’assertivité, c’est :
- Prendre conscience de nos limites et savoir les exprimer ;
- défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres ;
- entendre la critique sans se justifier ou contre-attaquer ;
- ouvrir la discussion en reformulant ce qui est dit pour mieux comprendre avant de se positionner.
C’est une conception des relations basée sur le refus des comportements agressifs ou de domination, de soumission, de fuite ou d’abandon, voire de manipulation.
Il en ressort de nombreux avantages tels que :
- la transparence, oser dire les choses sans préjugé ;
- la fiabilité et l’honnêteté, une personne assertive est franche, ouverte et inspire la confiance ;
- la quasi-disparition du stress et des conflits, les discussions constructives sont favorisées dans le respect mutuel.
Afin de faire de votre mieux pour pratiquer l’assertivité, il va falloir :
- Croire en vous-mêmes et avoir un dialogue positif ;
- prendre conscience que vous ne pouvez pas changer l’autre, mais l’inciter à se comporter différemment envers vous ;
- apprendre à répondre, mais à ne pas réagir ;
- observer votre langage corporel, il doit correspondre à votre langage verbal, sinon c’est qu’il y a un hic (car le corps ne ment pas) ;
- arrêter de vous en prendre constamment à vous-mêmes face à certaines situations ;
- oser dire NON fermement quand c’est ce que vous ressentez ;
- faites attention au choix de vos mots.
Même si vous avez l’impression que l’assertivité met en opposition l’affirmation de soi et le respect d’autrui, c’est un échange gagnant-gagnant.
Oser dire les choses, évite de se laisser déborder par ses émotions quand « une goutte fait déborder le vase ». Mais cela peut aussi éviter les conflits familiaux en ne laissant pas s’installer les non-dits.
Bien communiquer n’est pas inné pour chacun de nous. Mais pour la bonne nouvelle, cela peut s’apprendre. Avoir confiance en soi est un état d’être qui favorise l’expression. S’affirmer et oser dire les choses en respectant l’autre permettent des échanges de qualité. Si on ajoute un comportement assertif, on réunit deux ingrédients qui vont créer des relations harmonieuses. La confiance en soi et l’assertivité se rejoignent sur un point commun, les peurs. Ce sont elles souvent qui nous empêchent de sortir de notre zone de confort. Pour conclure, travaillons sur notre affirmation de soi, apprivoisons notre peur du regard de l’autre. Partageons intelligemment nos points de vue et nos sentiments.
Avez-vous déjà vécu une situation où vous avez réussi à dire les choses comme vous les ressentiez ?
Racontez-moi cette situation en commentaire !
Sources
Maintenant ou jamais, Dr Christophe Fauré
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