Mener sa carrière quand on est une femme : pourquoi ce sujet se pose-t-il encore alors que le XXIe siècle est déjà bien entamé ?
Parce qu’aujourd’hui, certaines femmes choisissent d’abandonner leur carrière en pleine progression alors que rien ne les y prédestinait.
C’est un phénomène de plus en plus répandu en France et c’est ce que Céline Alix a étudié dans son livre Merci mais non Merci.
Des femmes qui quittent leur métier ? Qui sont-elles ? Ce qu’elles ont en commun :
-
- des femmes qui aiment leur métier
- Qui se savent performantes
- Qui sont régulièrement promues, augmentées
- Qui sont identifiées comme jeunes talents ou hauts potentiels
Des femmes considérées comme « ayant tout », même le choix de sortir du sytème, ce système auquel leurs mères et leurs grand mères rêvaient d’accéder.
Je me suis tellement retrouvée dans cet ouvrage qu’il fallait absolument que je vous en parle 😁
J’ai choisi de vous résumer le résultat des investigations que Céline Alix livre dans son ouvrage en 2 parties :
👠 pourquoi ces femmes choisissent-elles de quitter leur carrière, que signifie leur choix ?
👠 Vers quel choix de vie elles se tournent : comment elles redéfinissent la réussite sociale
Femme et carrière : Chronique du livre Merci mais non Merci
Ces femmes qui abandonnent leur carrière : ce qui les conduit à quitter leur boulot
L’arrivée des femmes dans le monde du travail
La génération de femmes dont l’auteure parle, la mienne, est celle de femmes nées entre le milieu des années 60 et le début des années 80. Cette génération voit toutes ses filles accéder au monde du travail.
Entre 1944, année où en France les femmes ont obtenu le droit de vote, et 1990, les femmes on intégré TOUS les métiers.
Ces femmes sont la première génération à avoir eu l’opportunité d’accéder à l’ensemble des postes, y compris des professions traditionnellement masculines.
Elles incarnent l’égalité. Sur le papier.
Pourquoi certaines renoncent-elles à poursuivre ?
Que signifie leur sortie du système classique ?
Une remise en situation dans le contexte du féminisme s’impose. Petit récap rapide.
Le féminisme : l’héritage de chacune d’entre nous.
Pour comprendre aujourd’hui où en sont les femmes vis-à-vis de leur carrière, oui, nous avons besoin de parler féminisme (comme on a besoin de parler de Mozart et de Michael Jackson pour comprendre M. Pokora 😁).
Le féminisme a connu plusieurs vagues :
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- 1 de la fin du XIXe siècle aux années 1930, la lutte pour droits civils et civiques (droits politiques)
- 2 dans les années 60, la lutte contre patriarcat et pour les libertés : égalité professionnelle, réajustement social
- 3 dans les années 90, la lutte contre le harcèlement moral et sexuel
Ces vagues s’attaquaient à des droits dont les hommes disposaient déjà et dont les femmes étaient privées.
Dans quelle vague féministe s’inscrit le parcours et la démarche de ces femmes et de leur carrière ?
👠 Un héritage maternel : ma fille doit faire carrière
Les mères de ces femmes sont issues des 2 premières vagues de féminisme. Même si elles n’ont pas participé activement à la lutte, elles ont vécu ces heures du féminisme.
Ces mères ont élevé leurs filles, consciemment ou inconsciemment en les exhortant à poursuivre le combat et en rejetant le modèle de la femme au foyer, pour aller encore plus loin dans la conquête du pouvoir professionnel
Il y avait une volonté très forte des mères d’éviter à leurs filles toute forme de dépendance à l’égard des hommes.
Elles poussent leurs filles à vite acquérir leur autonomie. Ainsi, d’une part, ces mères ne sont pas enfermées dans leur rôle maternel, et d’autre part, leurs filles acquièrent très tôt une autonomie trop longtemps réservée aux garçons.
Ainsi, les filles sont incitées à achever le processus d’émancipation initié par leurs mères. Mais elles sont aussi en même temps implicitement invitées à ne pas renoncer à leurs aspirations maternelles.
Car la 3e vague féministe, c’était tout avoir.
👠 L’autre figure parentale, le père
Ces pères, eux, incitent leur fille à suivre leurs traces et faire aussi bien qu’eux. Ils ont constitué des modèles sur lesquels ces femmes se sont construites.
Ces pères ont signifié à leurs filles qu’elles pouvaient faire comme eux et réussir aussi bien qu’eux.
La hantise de la dépendance financière pousse les femmes à s’éloigner le plus possible du modèle de la femme à la maison tout en les invitant à s’épanouir personnellement.
Et acquérir une indépendance financière impliquait de se tourner vers des professions historiquement plus masculines.
👠 Féminisation du travail : à la rencontre des codes et pratiques d’un autre âge
Lorsque les femmes arrivent dans le monde du travail, et notamment dans ces professions traditionnellement masculines, les hommes occupent cet espace depuis toujours. Ils s’y sentent à l’aise et acceptent, plus ou moins de bonne volonté, d’y laisser entrer les femmes.
Les femmes s’y glissent dans un coin et cherchent à s’y déployer.
C’est une fois parvenues au sommet qu’elles se heurtent à des codes et pratiques, des habitudes professionnelles qu’elles imaginaient disparues depuis longtemps.
Et ces femmes n’aiment pas ces jeux de stratégies, de politique, d’intrigues, de cooptation, d’intimidation, pas vraiment liés à la compétence.
Elles ne veulent pas spécialement « faire de la politique » en plus de leur job.
Sans compter l’usage de la vantardise, se faire mousser, monopoliser ou couper la parole, aux dépens du travail et du temps des autres…
Elles se retrouvent confrontées au culte du présentéisme : la course à qui reste le plus tard, le plus de nuits blanches et de week end.
👠 Mais qui prend en charge la sphère domestique ?
La culture du surinvestissement présentiel date de l‘époque où les femmes n’avaient pas leur place au travail et se chargeaient de l’intégralité des aspects de la vie du foyer.
Les femmes arrivées sur le marché du travail ont dû gérer la question « qui prend en charge la sphère domestique ? »
Les femmes ont subi les effets de ce nouveau rôle parental sur le temps de travail de manière beaucoup plus violente que leurs conjoints, tout en poursuivant le même type de carrières.
A leur arrivée sur le marché du travail, qui a pris environ 50ans, rien n’était prévu pour faciliter leur entrée et répondre à la question
« qui allait désormais s’occuper des aspects domestiques pendant que les hommes et les femmes travaillaient ? »
C’est un non-dit sociétal, mais bien réel.
Et qui devient une des principales sources de stress : entre le désir d’efficacité professionnelle et les heures perdues dans le présentéisme.
Elles ont eu la sensation de ne pas être à leur place, d’être tout le temps tiraillées entre le bureau et la maison, l’impression de courir tout le temps.
Femme et carrière : mère et Working girl
👠 Qui garde les enfants?
Une femme qui travaille = une femme qui ne garde pas les enfants et n’entretient pas la maison.
Qui va s’en occuper ?
Alors oui, des solutions ont été trouvées, pour les femmes : des 4/5e, partir à 18h, bénéficier des vacances scolaires.
L’effet : une baisse de salaire mais on leur demandait de travailler tout autant !
Sans compter la pression de devoir être des « mères parfaites ».
👠 Un devoir maternel alourdi
Car, avec la 2e vague du féminisme, les femmes ont dorénavant de nouvelles obligations : elles ont choisi de fair naître leur enfant.
À cela vient s’ajouter la découverte au milieu des années 80 de la complexité du développement de l’enfant.Les femmes ayant suivi des études et appartenant aux classe moyennes et supérieures sont des cibles idéales de l’idéologie de la maternité intensive (elles prêtent davantage attention aux conseils des experts).
Nos mères n’avaient pas à se préoccuper de l’estime de leurs enfants, ce concept était alors inconnu.
👠 Le choc des parents actifs
La naissance de l’enfant est une révolution pour le femme, alors qu’elle n’a aucun impact sur la carrière du conjoint.
Elle transformé la carrière des femmes à tous points de vue : elles sont obligées de repenser leur organisation, de rééchelonner leurs priorités.
Peu de femmes avaient anticipé ce déchirement le matin, cette sensation de toujours courir, cette insatisfaction permanente de n’être ni performante au bureau ni complètement dispo à la maison.
Vers 30-40 ans, la pression s’intensifie : elles doivent être à la fois de « bonnes mères » et de « grandes professionnelles ».
Elles doivent faire à la maison comme si le travail n’existait pas et au travail comme si les enfants n’existaient pas.`
Sur quel modèle féminin se baser ?
Selon l’auteure, les femmes nées entre les années 60 et le début des années 80, avaient le choix entre 3 modèles :
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- le modèle ambigu : celui des mères qui ont investi leurs filles d’aller plus loin qu’elles dans la course à l’égalité
- Le modèle irréaliste : leur père qui faisait de belles carrières mais inconscient des difficultés que rencontreraient leurs filles en suivant cette voie
- Le modèle extrême : des femmes plus hommes que les hommes, des superwoman. Un modèle masculin dominant, ni enviable, ni tenable.
Dans les postes de direction, on trouvait 2 modèles féminins :
👠 des femmes plus homme que les hommes : elles ont tous les attributs et caractères du pouvoir masculin. Elles affichent peu de solidarité voire une hostilité vers le sexe féminin.
La working woman, hyper masculinisée, était une étape nécessaire au début.
C’était d’une part une réponse à la vague féministe des années 70 qui prônait la toute puissance des femmes et l’inversion du rapport de domination.
Ce modèle ressemble plutôt à un homme, en tailleur-pantalon (beaucoup de femmes politiques décident de le porter : pratique, utile), en signe de refus de devenir une potiche.
C’était une tactique, comme baisser son timbre de voix.
Concentrées sur leur propre intégration plutôt que sur l’aide aux autres, elles avaient un besoin de légitimité.
Le phénomène de la femme plus « homme que les hommes » a révélé beaucoup de pionnières.
👠 Des superwomen qui avaient tout et réussissaient tout
Ce modèle de la précédente génération semblait inatteignable.
La femme parfaite, accomplie, qui réussissait tout : sa vie professionnelle, son couple, ses enfants, ses vacances, sa maison, ses amis, ses loisirs, son apparence … tout cela semblait inaccessible.
On ne pouvait pas s’identifier à elle.
Ce sont ces modèles extrêmes qui ont fait fuir de nombreuse femmes et les a poussées à quitter le système et tracer leur propre voie.
Femme et carrière : le nouveau modèle des françaises
Ces femmes qui quittent leur carrière n’abandonnent pas l’idée qu’il est possible de réussir professionnellement sans renoncer à ses autres vies.
Elles prennent plaisir dans leurs études, à réussir, elles sont fières d’accéder à des fonctions professionnelles, mais elles ont des difficultés à s’épanouir car elles font face à des valeurs étrangères, voire contraires.
En quittant leur belle situation, ces femmes ouvrent une porte dans les consciences : elles instillent l’idée d’un autre possible.
Les femmes américaines et les françaises ne suivent pas la même voie
La France est un des pays les plus avancés en termes d’accès des femmes au travail.
En France aujourd’hui, les filles réussissent mieux que les garçons à l’école, puis lors des études post-bac :
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- 55% des étudiants sont des femmes
- elles sont plus souvent diplômées : 50% des femmes ont un diplôme d’enseignement supérieur contre 39% des hommes
- en 2013, les femmes représentaient 37% des diplômes des grandes écoles, 61% des master et 62% des docteurs.
Aux Etats-Unis, une enquête sur 54 femmes dans les années 2000 a révélé l’abandon de carrières brillantes pour devenir femmes au foyer. Ce phénomène est dénommé « opting-out » :
👢Souvent dû aux défaillances du monde professionnel peu adapté aux valeurs et besoins des femmes
👢Dû à un prétendu désir personnel et typiquement maternel qui les pousserait à se consacrer exclusivement à leurs enfants.
Ces femmes font face à un double dilemme : une pression accrue de la sphère professionnelle et dans leur vie personnelle se sentent dans l’obligation d’élever des enfants parfaits.
Le cas des françaises est différent :
Celles qui ont choisi de quitter leur emploi ne sont pas rentrées à la maison et elles ne se sont pas non plus réorientées sur le modèle purement maternel ou surféminisé (mompreneuse).
En France, les femmes interrogées aimaient leur profession mais pas les conditions dans lesquelles elles l’exerçaient : elles ont décidé de la pratiquer à leur manière.
Elles ont fait acte de rupture et de réinvention : un vrai mouvement d’affirmation des choix de vie féminins.
C’est une nouvelle étape dans l’avancée du féminisme dans la sphère professionnelle : des pionnières de la nouvelle vague.
Une femme qui quitte sa carrière, ce n’est plus un échec individuel mais un progrès, une avancée, une alternative.
Un carrière de femme à l’aube de la 4e vague féministe
Une 4e vague, récente, voit le jour depuis les années 2010 avec l’activisme en ligne. Les jeunes générations se mobilisent : elles oeuvrent à la dénonciation et sanction des actes de sexisme et misogynie .
Aujourd’hui, le féminisme est protéiforme mais il a toujours son but 1er : l’égalité femmes/hommes, offrir aux femmes les mêmes situations que les hommes.
Or, quid de cette situation de base si elle ne satisfait pas entièrement ou ne suffit pas aux femmes ?
Les femmes ne veulent plus seulement l’égalité, elles veulent être actrices de leur vie professionnelle.
Pour l’auteure, nous sommes à un moment charnière de l’histoire du mouvement féministe : l’affranchissement et épanouissement des femmes en dehors des modèles existants.
👠 Une 3e voie pour féminiser les hauts postes
Jusqu’à présent on avait privilégié 2 pistes dans l’univers professionnel pour féminiser les hauts postes et se débarrasser du plafond de verre :
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- Légiférer, avec l’instauration d’un système de quotas : la base du mouvement féministe, avec une logique de rattrapage, pour donner aux femmes la même chose que ce dont bénéficient les hommes
- Redéfinir le modèle de pensée en procédant à un « rééquilibrage » entre les valeurs masculines et féminines : on s’attaque aux stéréotypes, on change les mentalités. C’est plus difficile, et surtout long.
La 3e voie que proposent ces femmes est d’imaginer leur propre modèle, le construire en répondant à la question : « quelles conditions leur donneraient envie de prendre le pouvoir ?
Aux yeux de ces femmes, réussir signifie entre autres « ne pas rester au bureau « juste pour « montrer qu’on fait des heures ».
👠 Femme, carrière, pouvoir et ambition
Les femmes et le pouvoir
Les femmes ont une conception de l’exercice du pouvoir beaucoup plus collective et centrée sur les résultats.
Le pouvoir pour le pouvoir ne les intéresse pas.
Certaines femmes n’ont aucune envie d’exercer le pouvoir tel qu’il est exercé par les hommes.
Et si on pensait le pouvoir en tant qu’attribut ou verbe plutôt qu’en tant que possession ?
C’est exactement ce qui a résonné en moi et qui m’a rappelé les idées de François Délivré dans son livre « Le métier de coach ». Le mot pouvoir a souvent une connotation négative, associé à la domination/soumission et souvent associé à l’adverbe « sur ». Et si on parlait de « pouvoir pour » : utiliser ses capacités pour satisfaire aux besoins d’autrui ?
Je pense que les femmes sont beaucoup plus intéressées par le « pouvoir pour » que par le « pouvoir sur ».
L’ambition
Parfois, la promotion à elle seule leur suffit : la reconnaissance de leur travail par la confiance témoignée par leur supérieur.
Plus que l’argent, elles
- sont en quête de sens
- ont la volonté d’avoir un impact
- veulent se sentir utile
- veulent faire partie d’un projet collectif
Les femmes sont prêtes à gagner moins pour trouver plus de sens. Leur souhait : en gagner suffisamment.
Élevées dans la hantise de la dépendance financière, les femmes sont habituées à s’assumer : il est hors de question pour elles de ne pas continuer à s’assumer ou d’exercer une activité non rémunérée ou faiblement payée.
👠 Le syndrome de la schroumpfette
Avant : les relations entre femmes paraissaient toxiques, destructrices.
Certaines femmes, entrées dans un monde d’hommes, étaient la seule femme du milieu et cela pouvait créer la volonté de le rester : le syndrome de la schtroumpfette.
Dans les années 80, les femmes étaient vues comme des rivales, où la jalousie régnait. L’auteure étaye ses propos avec les films Working Girl, Le diable s’habille en Prada.
Ce concept de jalousie et de rivalité entre femmes a aussi beaucoup excité l’imaginaire masculin.
Puis dans les années 2010, des films ont apporté d’autres images de femmes qui s’entraident, qui créent une alliance féminine : Numéro Une, Late night, Scandal.
Cette entraide entre femmes offre des liens directs, francs, non pollués par l’égo.
Un nouvel esprit de sonorité, qui amène à travailler avec d’autres femmes et à exercer une sorte de discrimination positive soft.
Une sonorité sans hiérarchie ni droit d’aînesse, un cercle protecteur, horizontal.
Le XXIe siècles est la fin de la concurrence professionnelle entre femmes.
La femme crée sa carrière sur un nouveau modèle professionnel
Ces femmes ont choisi de renoncer à des carrières professionnelles ascendantes pour créer leur propre modèle professionnel, avec de nouveaux codes :
-
- une activité professionnelle qui peut s’exercer dans plusieurs lieux
- Où Le temps de travail peut être fractionné
- Où Le perso et le professionnel alternent
Elles instaurent l’idée révolutionnaire et paradoxale que le travail peut se réaliser dans la liberté.
Ce n’est plus tout ou rien.
👠 basé sur ses besoins
Dans les anciens modèles, elles ressentent un sentiment d’emprisonnement et d’étiolement, une frustration de ne pas pouvoir s’organiser librement ou la sensation de courir tout le temps, de n’être à la hauteur ni au bureau ni à la maison.
Elles veulent autre chose, elles ont besoin de s’épanouir dans plusieurs vies : professionnelle, familiale, amicale sociale.
Passer du temps avec les enfants, oui, mais pas tout son temps, ni même la moitié.
Ce qu’elles veulent réellement :
être en mesure d’insérer dans leurs emplois du temps professionnels des poches d’air pour les activités non professionnelles urgentes (urgence pédiatre, chercher à l’école, diner, vérifier devoir 2-3/semaine, aller au spectacle de fin d’année) : de la flexibilité, de la souplesse.
👠 basé sur l’indépendance
Aujourd’hui, une belle carrière de femme est différente:
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- Elles n’auront pas une ascension en ligne droite, mais un escalier avec des marches irrégulières, des paliers, des creux parfois
- Elles déclinent des promotions pour rester dans un poste qui convient à leur situation familiale
- Elles quittent leur poste à haute responsabilité et passent 2 ans à la maison à temps partiel
- Elles sortent d’une voie toute tracée pour devenir consultante
Mais un fondamental reste : ne jamais sortir du monde professionnel pour rester visibles.
Elles optent donc pour un statut d’indépendante.
Quitter le salariat est comme un saut dans le vide. Elles ont alors une liberté incroyable mais une perte de statut social.
En se basant sur leurs expériences professionnelles précédentes, de dirigeantes ou managers, et sur les contacts noués dans leur première carrière, elles extraient de nouveaux métiers et compétences pour les exercer en périphérie.
Elles trouvent cet entre deux : apporter de la valeur et en même temps être présente pour ce qui est important pour soi.
👠 En développant de nouveaux styles professionnels
Les femmes seraient anti individualistes : leur management est axé sur le collectif. Elles recherchent la cohésion et la collaboration dans leurs relations de travail. Elles ont une volonté de créer du sens et de transmettre.
Les femmes n’ont plus envie des stratégies de négociation basées sur la stratégie de méfiance, l’attaque, la défense, comme en guerre ou en sport de combat.
L’auteure distingue 4 types d’entrepreneures :
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- les individualistes, dont les méthodes et le style de management sont calqués sur le modèle masculin
- les maternelles : les mompreneuses. Leur projet professionnel est construit à l’occasion et autour de la maternité
- Les surféminisées : elles développent une activité qui ne s’adresse qu’aux femmes
- Les entrepreneurs relationnelles : elles rejettent le modèle masculin centré sur la croissance et posent la question de la réussite entrepreneuriale. Elles développent plus d’interactions humaines, une empathie réciproque, un empowerment mutuel (c’est là que je me retrouve 🤪)
Le monde du travail a envie de s’ouvrir à d’autres alternatives dans la relation professionnelle, en dehors du rapport dominant/dominé.
Les femmes proposent une approche ouverte, franche, collaborative. Cette approche rappelle les techniques de l’arbitrage, de la médiation, de la conciliation.Comme si l’attitude agressive, conflictuelle, procédurière et les techniques de l’attaque et de la riposte commençaient à être remises en cause car trop coûteuses.
Quitter le monde du travail n’est donc pas un échec des femmes mais celui de la société.
Seules et isolées, elles peuvent paraître comme démissionnaires, désireuses, des opteuses-out. Ensemble, nous devenons bâtisseuses, des pionnières, des modèles.
Ce que m’a apporté ce livre au sujet des femmes, de leurs carrières et de leurs choix de vie
Tout d’abord, la remise en situation qu’apporte l’auteure est vraiment très instructive, je dirais même éclairante.
👠 j’ai compris pourquoi je ne me sentais pas à l’aise avec les idées du féminisme. C’est une question de génération.
👠 J’ai vécu de plein fouet toutes ces phases « d’après » la vague années 70, les modèles masculins de la femme plus homme que les hommes et de la superwoman.
J’ai vécu cette incitation à faire aussi bien que les hommes tout en essayant en même temps d’être la mère parfaite qui élève des enfants parfaits. En faisant attention à l’estime qu’ils se portent (et au passage en travaillant sur la mienne 😉).
👠 J’ai aussi compris pourquoi le pouvoir ne m’attirait pas même si les postes à responsabilité m’appelaient. Pourquoi je ne me sentais pas dans mon élément dans les jeux de force, de stratégie, même si j’ai évolué longtemps dans ma première carrière à dominante masculine (eh oui, dans la construction, y’ pas mal de jeux « politiques »).
J’ai compris pourquoi je me reprochais parfois de manquer d’ambition car je n’avais devant les yeux que le modèle masculin de l’ambition.
👠 Et je suis heureuse (je modère mes mots là, en fait j’exulte) : je me sens pleinement en phase avec la 4e vague féministe Cette vague qui voit se développer la sonorité, l’entraide entre femmes, la discrimination positive soft entre femmes, la fédération de réseaux féminins.
Je suis pleinement dedans et je comprends maintenant que mon besoin de liberté, de création d’activité, de relations de travail différentes, sont une évolution naturelle.
👠 Je suis heureuse de faire partie des femmes qui décident de ne plus attendre que la société leur fasse la place qu’elles estiment mériter en se la créant elle-même.
Je suis heureuse de ne pas être seule.
Je suis heureuse d’aider d’autres femmes à créer leur place.
Le 21e siècle sera celui du féminin.
Dites moi en commentaire, mon article vous a t-il donné envie de lire le livre
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Retrouvez-moi jeudi 20 mai à 18h30
en live sur le groupe Bien être en cours : s’épanouir et s’accomplir au féminin
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Je ne m’étais jamais intéressée au féminisme car je ne me sentais pas interpellée par la cause. J’ai écouté ton podcast par curiosité et je ressors ravie de ce que j’y ai découvert. De plus, je ressens de la gratitude pour toutes ces femmes qui ont ouvert le chemin…
Je suis heureuse de t’avoir fait découvrir quelques points sur le féminisme. En effet, de nombreuses femmes ont contribué à faire avancé l’égalité des droits et ont ouvert le chemin de l’émancipation 😊
Oh je ne connaissais pas ce livre, mais tu m’as carrément donné envie de le lire. Bravo et merci pour cet article bien documenté et bien structuré.
Super, merci Miren 😊
Bien intéressant de savoir que les femmes s’interrogent sur ce sujet. Je ne connaissais pas le opting-out . Je vais mettre ce livre dans ma liste. Merci pour ce partage.
Bonjour Isabelle, eh oui, on en découvre toujours… ravie que cette lecture t’intéresse 😊
Super intéressant, merci pour ce résumé et ton mot plus personnel !
En effet ça donne envie de lire le livre.
Concernant la carrière : c’est fou car à 35 ans, je viens de quitter le monde salarié pour me consacrer pleinement à mon activité d’indépendante. Et sans rien faire j’ai déjà commencé à perdre plusieurs kilos… dûs au stress ! Créer sa profession, donner du sens, aménager son temps : voilà ce qui me motive maintenant.
La question des tâches ménagères : vaste sujet ! Je ne sais pas si le livre aborde la question lorsque la femme travaille de chez elle ? Je découvre de nouvelles problématiques !
Enfin, l’analyse oblige à cela mais le côté étiquette (par exemple je découvre que je suis « surfeminine » lol) me dérange toujours un peu. Les étiquettes dans le féminisme ont peut-être aussi empêché l’acceptation de nos différences ?
Bref… vaste et passionnant sujet, très bonne idée d’en faire un live !
Hello Claire, merci pour ton partage. Non, le livre ne parle pas des tâches domestiques et du travail chez soi…
Pour le côté surféminisé, moi aussi mon activité s’adresse aux femmes mais je ne me considère pas pour autant dans ce coté « surféminisé ». Elle parle notamment de toute cette partie qui parle maquillage, beauté, bijoux, DIY, etc…
le sujet est hyper intéressant ! Si tu veux partager cela, tu nous rejoins sur le live jeudi soir ?