Lors du dernier épisode sur mon changement de vie, je vous parlais d’oser se lancer, oser le changement. Ce changement de vie était mûrement réfléchi et préparé, avec plan d’actions pour aller vers mes objectifs à 6 mois.
Vous connaissez ces expressions « laisser le temps faire », « laisser le temps au temps », « tout vient à point à qui sait attendre ».
Vous les avez tellement entendues qu’elles ne vous parlent même plus.
Et puis attendre n’est pas une solution : si vous voulez atteindre vos résultats, il faut vous bouger, ils ne vont pas arriver tout seuls.
Or, récemment, je lisais, dans la méthode IKIGAI, un chapitre sur la patience. Elle y était abordée sous l’angle de la persévérance : continuer à faire le travail de notre mieux, et ce travail paiera.
La patience dans la persévérance.
Mais comment persévérer lorsque les résultats ne sont pas là, en tout cas pas à la hauteur ? Comment ne pas se décourager ?
Être attachée au résultat, est-ce grave ?
Dans ce troisième épisode de mon changement de vie, je fais le point sur :
- mon blog : les résultats et les écueils
- comment ma formation de coach professionnel me met en mode « essorage »
- vouloir être dans le contrôle à tout prix
Être attachée au résultat, c'est grave docteur ?
Lorsque j’ai démarré mon blog, je ne pensais qu’à écrire, à mettre en mots toutes ces idées que j’avais dans la tête et qu’il semblait indispensable de partager. Comme si, si je ne les couchais pas sur le papier, elles allaient disparaître, s’évaporer dans l’air…
Mais si j’ai décidé de lancer mon blog, ce n’était pas pour écrire mon journal intime, mon but est de pouvoir me servir de ce blog pour établir la base de mon activité de conseil et coaching et pouvoir m’assurer un revenu pour la deuxième partie de ma vie.
Car ma vie a pris un nouveau tournant. Fini mon emploi de salariée et de bonne élève, ras-le-bol des réunions, présentations, comptes-rendus, validations en attente… Terminé d’échanger mon temps contre de l’argent, j’ai décidé de travailler autrement.
Développer son blog comme un projet de vie
Vouloir travailler autrement, c’est bien, mais changer sa relation au travail, c’est une autre paire de manches.
Travailler autrement signifie pour moi sortir du cadre, celui que tout le monde connaît.
Ce cadre où un salarié vient travailler, mettre ses compétences au service d’une société ou d’un employeur en y passant 40 heures par semaine (a minima), en échange à la fin du mois, d’un salaire, de jours de récupération et de congés (qu’il doit demander pour avoir droit de se reposer).
Autrement, c’est décider de son emploi du temps, suivre un autre modèle économique, en utilisant ses compétences, en en acquérant d’autres, pour son propre chef.
Vous me direz : OK, mais c’est l’entrepreneuriat, ça ?
Oui, et non.
Travailler autrement signifie pour moi : gagner ma vie en accompagnant des personnes à se révéler, en sortant du système traditionnel du cabinet de coaching ou de consulting. Je remercie d’ailleurs Robert Kyosaki qui m’a aidée à appréhender avec un autre regard l’éducation financière, grâce à ses livres Père riche, père pauvre et L’entreprise du 21e siècle.
Le choix du blogging a été pour moi une révolution, intérieure et extérieure. Un choix résolument tourné vers l’avenir, ce que j’explique dans l’article Oser se lancer : mon défi changement de vie [Episode 2]
Attachée aux résultats du blog
Alors forcément, comme dans tout projet qui se respecte, j’ai défini un objectif spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporel, et j’ajouterai même qu’il doit être écologique, je vous en reparle dans cette vidéo sur les objectifs SMARTE.
Qui dit mesurable, dit chiffres.
Et dans un blog, on trouve une quantité de chiffres. Mon objectif à court terme étant fixé à 6 mois (novembre 2020), il me semblait loin. Je l’ai naturellement « découpé » pour mieux mesurer mon avancement.
Grosse erreur.
Dans l’épisode 2, je faisais un premier bilan. J’étais réellement enthousiaste avec les chiffres en super augmentation : j’avais posé les bases de mon futur trafic et le nombre de visiteurs et d’abonnements avait connu une belle croissance.
Belle déconvenue sur ce deuxième mois : mon trafic n’a pas augmenté, il a même baissé.
- 205 visiteurs uniques contre 388 le mois dernier : -47%
Première claque.
Les résultats ne sont pas à la hauteur, que dois-je corriger ?
Le problème avec tous les outils mis à la disposition du jeune blogueur, c’est qu’on peut vivre en temps réel les connexions, les vues, les actions, les commentaires, et se perdre dans les statistiques qui fleurissent.
Obnubilée par ma culture du résultat , je ne me suis pas rendu compte que mon objectif à 6 mois n’était pas découpable en objectifs de 1/6e, ni en une courbe prévisible.
Je le sais, je l’ai vu et entendu sur chaque cours, formation, forum en ligne ou groupe d’échange de blogueurs : les premiers mois d’un nouveau site sont terriblement looooongs.
En bonne adepte de l’obligation de résultat, je me suis remise en question : le site, les articles, les titres, le positionnement, la forme, le fond … Tout quoi !
Comment corriger le tir ?
Respecter son plan d’actions
Lorsqu’on se fixe des objectifs, on le décompose en plan d’actions. Je m’étais fixé comme objectif global (raté) pour ce dernier mois d’augmenter le trafic grâce à ces actions :
- De participer à 2 carnavals d’articles – Fait ✅
- De me former à l’augmentation de mon trafic grâce à un cahier d’exercices – pas terminé 🙁
- De terminer l’article invité commencé depuis le mois de mai – toujours pas terminé 🙁
- Continuer à communiquer sur les réseaux sociaux et avec les autres blogueurs – Fait ✅
Bon finalement, je n’ai pas entièrement respecté mon plan d’actions, c’est peut-être normal que mon objectif ne soit pas au rendez-vous ?
Ne pas se focaliser sur le négatif
Mais tout n’est pas si noir et, pour être honnête, je dois regarder le côté positif :
1) Un chiffre en hausse
Le trafic provenant des recherches Google est passé de 8.7 à 14.4%. C’est un très bon signe, Google commence à se dire qu’il peut conseiller mon site dans ses recherches !
2) Mon défi anti-stress en bonne route
J’ai continué ma découverte des techniques pour apprendre à gérer son stress et ai fait de belles rencontres :
- avec Cathy lors d’une séance de massage Amma Assis
- avec Katiana pour un atelier des sons sacrés tibétains
- avec moi-même, car j’en ai appris un peu plus sur moi lors de ces séances, à découvrir dans ces techniques.
3) Ma première vidéo !
J’ai enfin passé le cap, une grosse étape dans le développement de mon blog. Vous pouvez la retrouver à cet endroit. Bon, je ne me suis pas facilité la vie, avec 2 caméras, le montage des prises de vue, etc…
Mais je me suis éclatée.
Je l’ai faite en une seule prise de vue (enfin 2, car il y a deux parties) et à vrai dire
- Sans micro (que j’utilise pourtant pour les podcasts)
- sans réviser mon texte, avec juste un sommaire des grandes lignes,
- sans prompteur,
- sans boîte à lumière, juste avec la lumière du jour (et ça se voit)
Bref, tout ce qu’il ne faut pas faire.
Et vous savez quoi ?
Je m’en fous !
Ma vidéo n’est pas parfaite et ça ne me dérange pas ! Au contraire, je suis très fière d’avoir réussi à lâcher mon perfectionnisme et de pouvoir la publier sans honte.
📝 Apprentissage de ce mois : même si les résultats ne sont pas là, j’ai appris de nouvelles choses, et je trouve du positif.
Quand être attachée au résultat nuit à la santé
Mais pourquoi n’ai-je pas respecté mon plan d’actions ?
Mais parce que je me suis pris une autre grosse claque.
Vous avez peut-être déjà vécu cette sensation : tout roule pour le mieux, vous êtes dans votre élément, vous y allez à fond, tout est merveilleux, la vie est belle…. À 100 à l’heure, la sensation de vitesse est grisante, tout est nouveau, tout vous réussit…
Euphorie, exaltation…
A fond dans mes 2 formations (après tout, ça rentre dans l’emploi du temps), j’ai cette sensation grisante de foncer vers mon (nouvel) avenir.
Que ce soit dans le blogging ou dans le coaching, je jongle entre la théorie, à lire des documents, des livres, regarder des vidéos de démonstration, et la pratique, à écrire des articles ou enregistrer des podcasts pour mon blog, à m’entraîner avec des collègues élèves en coaching ou à coacher des clients.
C’est génial.
Jusqu’à ce que le corps se manifeste : Double uppercut
En effet, il me parle très souvent ! Dans l’épisode précédent, je vous parlais de ma fracture du pied qui m’avait obligée à ralentir, à « lever le pied« .
Dès que j’ai eu le feu vert du chirurgien orthopédiste, je me suis ruée sur mon VTT pour aller faire cette balade si longtemps attendue.
Une belle maison sur le côté du chemin et je ne vois pas l’arbre devant moi.
Score : vélo 1 / Caro 0.
🤕 Freinage d’urgence → chute → sang → douleur → repos
Le résultat attendu – une belle sortie sportive – n’est pas là !
📝 Deuxième apprentissage : je dois ralentir encore, me concentrer sur le chemin que je suis.
À vouloir suivre plusieurs directions en même temps, je me fais mal.
Dans les cases du planning, ça rentre, mais ça, c’est la théorie.
En matière d’énergie à consacrer à toutes ces nouvelles activités, c’est exaltant, mais harassant !
Vous traversez une zone de turbulences
Il n’y a pas que vis-à-vis de mon blog que je suis attachée au résultat.
Je rencontre des difficultés dans ma formation de coach, qui m’amènent à douter et à remettre en question mes choix, pourtant si clairs encore il y a quelques mois, quelques semaines.
Je traverse une zone de turbulences, ou comme dirait une collègue de formation, le mode essorage de la machine à laver.
Et ça me met à plat. À tel point que ça provoque des blocages, au niveau de mon blog : j’ai commencé un tas d’articles, que je n’ai pas terminés, un tas d’idées fait la ronde dans ma tête, une ronde tantôt joyeuse, tantôt sombre.
Je suis à fleur de peau.
Les remises en question, je connais, j’ai déjà vécu ça.
Et j’en ai un peu marre là, j’aimerais bien que ça s’arrête.
Mais la formation de coach remue. Elle fait travailler en profondeur.
Alors je creuse. Mais là, j’aimerais bien arrêter de creuser, c’est assez profond non ?
Jusqu’où vais-je creuser ?
Je n’apprends pas le coaching, j’apprends à devenir Coach
En fait, je ne me forme pas au coaching, je n’apprends pas à « faire » du coaching.
J’apprends à devenir coach.
Et l’un des fondamentaux de cette formation est de faire travailler l’apprenti coach non seulement sur ses connaissances, mais aussi sur son savoir-être.
Et c’est exactement cela qui me met en difficultés : changer mes savoir-être et savoir -faire, tout en restant moi-même.
Accompagner des personnes dans le changement qu’elles désirent, en mettant moi-même de côté mes ressentis et mes propres croyances, même si leur situation résonne en moi.
Je pensais manquer d’outils, lorsque je décelais des problématiques chez les personnes que je coache, mais je suis simplement en train de découvrir ce qu’est être coach : aider les personnes en face de moi à prendre conscience de leurs aspirations profondes, de leurs blocages et des solutions qui s’offrent à elles.
Et ces solutions sont en elles. Le coach va simplement les aider à accoucher de ces solutions.
C’est une belle définition, aider les autres à accoucher.
Et pour cela, j’ai un gros travail à faire, en profondeur : changer d’état d’esprit.
Laisser tomber l’obligation de résultat
Le plus gros enjeu pour moi : me détacher du résultat.
Basculer sur un autre mode de pensée, d’action, d’attitude, est difficile et complexe. Depuis 23 ans, je travaille dans la maîtrise : maîtrise d’œuvre en tant qu’architecte puis maîtrise d’ouvrage en tant que client.
Pendant des années dans mon métier de cheffe de projet dans la construction, j’ai toujours travaillé avec une obligation de résultat : j’étais responsable du résultat, dans les délais, dans le budget, dans le programme. Mon boulot consistait à maîtriser, organiser, anticiper, coordonner, réfléchir aux risques, prévoir des plans B au cas où les travaux ne seraient pas terminés à temps pour la rentrée scolaire, faire de la programmation sur 5, voire 10 ans.
Aujourd’hui, accompagner des personnes par le coaching implique de mettre en place les moyens qui leur permettront de définir elles-mêmes leur résultat. Je favorise leur réflexion, leur prise de décision, mais ce n’est pas moi qui prends les décisions, et le résultat ne dépend pas de moi.
Alors aujourd’hui, abandonner le contrôle et la maîtrise n’est pas si simple que je le pensais.
Surtout, je ne m’y attendais pas.
Je dois prendre une nouvelle habitude : ne pas m’attacher autant aux résultats.
Difficile, mais pas impossible.
Je n’ai pas d’obligation de résultat : je l’ai entendu, je l’ai lu, j’ai tiqué, je me suis dit OK.
Maintenant, je suis en train de le vivre, et c’est bouleversant.
Comment faire pour ne pas s’attacher aux résultats ?
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Accepter
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Accepter que certaines situations, certains résultats, sont totalement hors de votre contrôle.
Votre comportement, vos choix, vos décisions ne peuvent rien influencer : vous vous retrouvez face à un sentiment d’impuissance. C’est ce sentiment que vous ressentez, qui naît d’une trop grande attente, vis-à-vis de vous-même, ou de vos capacités.
Impuissance.
Désagréable, non ?
Pensez-vous réellement être le seul maître à bord de votre vie ?
Le seul contrôle que vous avez est sur votre façon de voir les choses et les gens, votre attitude.
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Lâcher-prise
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Le lâcher-prise vous évite la rumination (si j’avais fait ceci, cela…), la dépréciation de soi (si j’étais plus, moins…).
Le lâcher-prise est très difficile pour moi, pour mon mental et mon corps. Je m’en suis encore aperçue lors de l’atelier des sons sacrés.
Comment vous parler du lâcher-prise alors que c’est mon point faible ?
Et bien, en m’engageant sur la voie du lâcher-prise.
Selon Lise Bourbeau, lâcher-prise est faire confiance à l’Univers . Il nous arrive toujours ce dont nous avons besoin, même si nous ne le comprenons pas : « On pose des actions tout en continuant d’être bien, même si les résultats ne reflètent pas ce que nous escomptions. En réalité, lâcher prise, c’est agir sans être attachée au résultat ».
Le lâcher-prise est le résultat d’un processus : admettre que vous ne pouvez avoir le contrôle et décider de vous concentrer sur l’instant présent, l’ici et maintenant.
Choisir de se consacrer pleinement à vos actions, à ce que vous faites dans l’instant. Cela ne veut pas dire ne plus rien prévoir ni renoncer à vos responsabilités. C’est simplement qu’il y a un temps pour tout : un moment pour prévoir et organiser et le reste du temps à passer dans l’instant présent. Vous vous dégagez ainsi des frustrations du passé et des angoisses du futur.
Et vous, savez-vous si vous êtes dans le contrôle ou dans le lâcher-prise ?
Vous pouvez vous tester dans cet article sur quelques situations, pour mieux vous connaître.
Être ou ne pas être attachée au résultat ?
Être attachée au résultat, c’est risquer une vraie déception en cas d’échec, nourrie d’anxiété et stress. Et l’échec est juste une tentative non aboutie.
Certains résultats prennent du temps. Demandez donc aux sportifs de haut niveau s’ils sont arrivés rapidement à leur objectif.
Se détacher du résultat me semble être une option pérenne dont le processus suit plusieurs pistes :
🔖 Respecter le plan d’actions et continuer ses actions, en donnant le meilleur,
🔖 Identifier le positif ,
🔖 Écouter son corps, il sait parfois mieux que le mental,
🔖 Suivre une direction à la fois,
🔖 Accepter de ne pas tout contrôler,
🔖 Faire confiance à l’univers
🔖 Se concentrer sur l’instant présent
Je fais donc le choix de me concentrer sur ma formation de coach, celle qui me donne le plus de difficultés, et dont la certification est prévue pour octobre 2020.
Je choisis de moins développer ma formation en blogging : je mets en attente les prochains modules, et vais continuer à écrire régulièrement des articles sur mon blog et publier podcasts et vidéos.
Alors, dites moi dans les commentaires, vous êtes plutôt attachée au résultat ou plutôt détachée du résultat ?
« Ne vous préoccupez pas des résultats de vos actions,
accordez simplement votre attention à l’action elle-même.
Le résultat arrivera de lui-même. »
Eckhart Tollé
Sources
-
Êtes-vous dans le contrôle ou le lâcher-prise ? article de Lise Bourbeau
-
Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle
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Merci pour cette explication et ce très bon rappel; super timing pour moi qui suis dans la même situation en tant que nouvelle entrepreneuse… ça me rebooste en me rappelant de ne pas lâcher et d’y croire! Merci!
Bonjour Sarah, je suis très heureuse si ça te rebooste 😊 ne pas lâcher et continuer d’y croire, c’est ça la persévérance !
Il est important de se fixer des objectifs mais pour que le trafic arrive il faut du temps et produire beaucoup d’articles.
La persévérance est le maitre mot. Comme dit Olivier en période de traversée du désert il faut continuer à publier et publier…
Super podcast !
Merci Luc, la persévérance est une vraie qualité !